• par Roland Maeseele

    novembre 2014

     

    Né, il y a une cinquantaine d'années,

    Descendant du message télégraphié,

    Je deviens message électronique ;

    Sous le nom de courriel, je communique.

    Présent sur les tablettes, ordinateurs, portables,

    Outil moderne d'information, indispensable.

    Je ne cesse de voyager, baladé

    Entre mon rédacteur et ses destinataires.

     

    Un clic, pour afficher ma pensée,

    Ici, à l'autre bout de la terre.

     

    J'apporte bonnes ou mauvaises nouvelles ;

    Brisures, blessures, amours éternelles.

    Message d'amitié, d'encouragement,

    Je rassure, apaise, suis bienveillant.

    Chargé d'attributs, images, émoticônes,

    A l'écran, je surgis, sous la forme d'icône.

    A la maison, dans la rue, sur le bord d'une table,

    On m'attend, m'entend jusqu'au fond du cartable.

    Déplacé, copié, transféré, va et vient magique.

     

    Ma vie ne tient qu'à un clic.

     

    Il m'arrive, cependant, d'être malmené,

    Mots amputés, abrégés, en nombre limité ;

    Vil créateur, pervers, malveillant,

    Qui me traite de spam, de potentiel danger,

    Espion, virus, intrus ; exaspérant

    D'être, à ce point manipulé.

    Parfois, je me demande pourquoi,

    Je suis ' accusé ' de réception ,

    De répondre je n'ai pas le droit ;

    Atteinte à ma liberté d'expression...

     

    Ma vie ne tient qu'à un clic,

     

    J'en ai ma claque, déclic,

    Envoi d'un S.O.S.

    Je ne veux pas qu'on me laisse,

    En quarantaine, mis en sommeil,

    Jeté au fond de la corbeille.


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  • par Roland Maeseele

    27 mars 2015

     

    Température adoucie, ciel clair, lumineux ;

    Deux tourterelles, perchées, roucoulent, bientôt le nid.

    Premiers papillons, vire-voltant sous mes yeux,

    Rapiette en vue, sur une pierre du mur vieilli.

    Tulipes en boutons, iris, jonquilles, narcisses,

    Branches du cerisier, peu à peu, qui blanchissent .

    Sonnez clairons, battez tambours,

    Fringant, le printemps fait son retour !

     

    Machines agricoles ronronnant dans les champs ;

    Blé, orge, colza, moissons des paysans.

    Courgettes, tomates, haricots verts,

    Temps béni de la récolte, prospère.

    Roses pourpres grimpantes, œillets au parfum enivrant ;

    Mon cerisier arbore ses fruits, robe rouge sang.

    Jouez haut-bois, résonnez trompettes,

    Été, impétueux, cœurs et corps en fête.

     

    Arbres, tons roux et bruns qui s'installent et perdurent,

    Brumes matinales, tamis de lumière, offrandes à la peinture.

    Ramassage des noix, cueillettes des champignons,

    Flambées de cheminée dans les maisons.

    Chasse ouverte, biches, dans les bois, inquiètes, apeurées ;

    Confitures de cerises, mirabelles, préparées.

    Lente complainte des violons, l'automne,

    Long cortège infini de couleurs qui détonnent.

     

    Silhouettes aux branches nues, poudrées de blanc ou pas,

    Sol gelé, feuilles mortes, craquant sous les pas.

    Bonhomme de neige, batailles rangées, écoliers sous le bonnet, ravis ;

    Plantes en hibernation, terres endormies,

    Campagnes désertées, calme, sérénité ;

    Pot de confiture entamé, au petit déjeuner.

    Grattez, grattez, guitares et basses, l'hiver est en faction ;

    Froidure, glace, servent la nature, conduisant à son explosion.


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  • par Roland Maeseele

    27 Janvier 2015 à 21:40

     

    Je vois un chemin, fait de terre, de cailloux ; il serpente la campagne, traverse un hameau, rejoint l'horizon où il s'évanouit. A gauche du sentier, une prairie verdoyante, une rivière bordée de saules qui miroitent sur l'onde leurs branches arc-boutées. De l'autre côté, une étendue de coquelicots entâche de rouge une luminosité de tons verts et bruns. Dans un champ, en arrière plan, un groupe de paysans occupés au travail des foins. Ils se hâtent de terminer les meules, pressentiment d'un changement de temps. L'un d'eux est agenouillé ; la tête levée, il implore les cieux. Le firmament crépusculaire est chargé de nuages, tourmenté ; atmosphère d'attente, lourde, pesante.

    Au milieu du passage, je vois deux personnages. L'adulte porte une tenue estivale : chemise rouge, pantalon de toile grège. Pieds-nus dans les sandales, le genou droit est pointé vers l'avant, indiquant une accélération de la marche. L'homme serre entre les doigts ce qu'il a de plus précieux, la main de son fils. L'enfant, cinq ans peut-être, a une posture aérienne ; sans doute, le rythme soutenu de celui qui l'entraine. chemise claire, culotte courte bleu marine, casquette blanche enfoncée sur la tête. Les yeux tournés vers son père, le garçon peine à suivre la course.

    Ciel devenu sombre, chaleur oppressante.

    Le regard du plus âgé est dirigé vers l'avant, déterminé. Il incite le spectateur à visualiser, l'une après l'autre, les quelques maisons, encore distantes. Celle au crépi jaune, celle à la façade bleue, larges volets en bois blanc, ou bien la maisonnée rustique, couverte de chaume, retirée à l'arrière du village.

    J'imagine que les promeneurs trouveront refuge dans l'une de ces habitations. Premiers éclairs, coups de tonnerre, le temps presse...

    Je ferme les yeux ; l'instant se fige comme un tableau ; la scène, une opposition saisissante : calme, quiétude d'un paysage champêtre, tension croissante, inquiétude des figurants, devant la menace imminente de l'orage.


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  • par Roland Maeseele

    19 Janvier 2015 à 19:43

     

    Je veux être Guillaume le Conquérant, partir à ta conquête, avoir les armées de Napoléon pour battre la campagne.

    Je veux l'épée Durandal pour fendre le roc qui nous sépare...

    Je veux l'œil du lynx, la force du lion, l'agilité du singe, la ruse du renard...

    Je veux les tours du magicien Copperfield pour te surprendre, la sensibilité de Chaplin pour t'émouvoir, les pitreries de De Funès pour te faire rire.

    Je veux creuser un océan, remonter les perles inconnues que je t'offrirai.

    Je veux ressusciter Ronsard, quatre mains sur la guitare de Django, dix Sydney Béchet...

    Je veux les pieds de Fred Astaire, les chansons de Piaf, qu'on m'appelle Allagna ou bien Pavarotti.

    Je veux écrire avec trois 'S' les mots «  gentillesse », «  tendresse » et «  délicatesse ».

    Je veux un pacte avec le soleil pour qu'il te réchauffe même la nuit.

    Je veux être médecin pour prescrire au monde le silence, n'entendre que ton cœur qui bat.

    Je veux te voir allongée sur un matelas de roses, enivrée par des senteurs délectables.

    Je veux être la voix qui rassure, la main qui guide tes pas, la lumière du phare qui éclaire lorsque tu reviendras au port.

    Je veux le cerveau d'Einstein, qu'on m'amène Sherlock Holmes, les services de sa majesté, Interpol et le FBI ... pour lancer l'univers à ta recherche.

    Je veux Cousteau et son bathyscaphe, le Capitaine Némo et son Nautilus pour explorer les fonds marins.

    Je veux la sagesse de Gandhi, les leçons du Dalaï-lama pour atténuer ma souffrance...si tu ne revenais pas...

    Je veux retrouver ton sourire, celui qui m'a séduit, qui fait couler le sang dans mes veines.

    Je veux cet instant, maintenant, sous un soleil couchant qui ne se couche jamais .

     


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