• La renaissance du sentier

    par Christian Popot

    19 janvier 2021

     

    De la route le sentier est invisible,

    Prétendre à son existence serait risible.

    Pourtant, parfois, l'infiniment petit

    Se plaît à échapper aux plus érudits.

    De ces voyants - aveugles - le sentier n'en a cure.

    Un jour, leur guérison viendra, il veut en être sûr.

    Naïf, il pense l'Homme capable de sagesse,

    Naïf, il n'imagine pas tous ceux capables de bassesse.

     

     

    Chaque jour le sentier des mulets

    Voit passer le collecteur de lait.

    L'homme et la bête laissent leurs empreintes,

    Chacun à sa façon, jamais feintes.

    Les saisons impriment leur variante,

    L'herbe verte, les fleurs éclatantes,

    Les feuilles mortes, les branches décharnées des arbres.

    Un jour, l'hiver fermera le sentier de son armée d'ombres.

     

     

    Chaque jour le sentier de la guerre,

    Par la folie de ces hommes, a été plus ouvert.

    Tous les démons de la terre s'y sont engouffrés,

    Traînant dans leur sillage un air soufré,

    Détruisant tout sur leur passage,

    Anéantissant tous les espoirs du sage,

    Ignorant avec conscience tous ses messages,

    Préférant rejeter ce porteur de mauvais présages.

     

     

    Chaque jour le sentier siffle, vainement, la fin de la récréation.

    Les désastres annoncés font légions.

    La financiarisation du vivant inscrit sa destruction.

    L'appât du profit immédiat nie l'obligatoire réaction.

    La cupidité régnante tue, dès son émergence, toute action.

    Les bricolages proposés se drapent de collusions.

    Un temps peut-être, feront-ils illusion ?

    Cette voie ne leur évitera pas, d'un monde la disparition.

     

     

    Lueur d'espoir : le plus fragile des mortels n'est pas celui que l'on croit.

    Un jour la nature, qui ne connaît pas de frontière, reprendra ses droits.

     

     

    Les années passent, quelques dizaines ?

    Les années passent, quelques centaines ?

    Les années passent, ……..des millénaires

    Seront peut-être nécessaires,

    Pour que la nature panse ses plaies.

    Qu'elle prenne son temps, il ne lui sera pas compté.

    De la destruction, les coupables ne peuvent prétendre l'ignorance,

    De la guérison, les responsables ne pourront exiger l'urgence.

     

     

    Un jour…….un jour, un sentier solitaire

    Reprendra vie; les oiseaux dans les airs,

    Saisiront leur pitance dans de gracieux mouvements d'ailes.

    Les chasseurs - cueilleurs le feront devenir sentier de trail.

    Des fleurs de toutes les couleurs orneront ses abords.

    Des sentiers de la mer jailliront de bâbord et de tribord.

    Ils auront vaincu leur mortifère solitude,

    Pour renaître sous toutes les latitudes.

     

     

     

     


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